On parle du Loup au Sommet de l’Élevage

Mercredi 3 octobre

À l’occasion du Sommet de l’élevage, la Fédération Nationale Ovine (FNO) a co-organisé avec la FNSEA, les Jeunes Agriculteurs, la, et la MSA, USAPR, APCA, une conférence sur la prédation en France « Les éleveurs face au loup », le mercredi 3 octobre.

« Alors que les prédateurs, loups et ours, toujours plus nombreux, gagnent du terrain et que le nombre d’animaux tués est en constante augmentation (12 000 animaux en 2017), les éleveurs de brebis se trouvent dans un profond désarroi. Le nouveau plan Loup, tout comme l’ancien, est un total échec. Ces données le prouvent. » annonce Claude Font, responsable du dossier prédation à la FNO

Un drame psychosocial pour les éleveurs

Pour ressentir la détresse des éleveurs de brebis, la MSA de Drôme projette un film intitulé « Les morsures invisibles ». A travers des témoignages d’éleveurs, des interviews de professionnels (médecin du travail, conseillé en prévention…), ce film poignant revient sur le stress et sur les actions mises en place par la MSA pour accompagner les éleveurs. Il démontre l’impact psychosocial que génèrent les attaques.

« Au-delà des victimes animales, il y a des victimes psychologiques : les éleveurs. En Savoie, beaucoup d’éleveurs se demandent s’ils vont continuer leurs activités pastorales. Achever une brebis agonisante est un crève-coeur. Les attaques mettent à mal le métier d’éleveurs et la raison pour laquelle ils le font. » témoigne Colette Violent, de la MSA Alpes du Nord,

« Nous n’arriverons pas à installer des jeunes tant qu’il y aura des attaques. Le loup est très intelligent, il déjoue chacune des mesures de protection. » assure Nicolas Berne des JA.

La souffrance des éleveurs semble bien établie. Ils subissent un choc. L’éleveur victime est horrifié. Il peut sombrer dans la dépression. Il s’isole et il développe ultérieurement un syndrome de stress post-traumatique (flash-backs, cauchemars…). Cela peut le conduire jusqu’au suicide.

Des outils de soutien aux éleveurs victimes de la prédation

  • Un guide de soutien ante et post attaque
  • Une cellule d’écoute active d’éleveurs volontaires pour les éleveurs en détresse
  • Une plaquette informative GUIDE adressée à tous les éleveurs, sur le protocole et les démarches administratives consécutives à une attaque, sur les accompagnements des différents services de la MSA
  • Un numéro de téléphone: MSA Détresse − 04 75 75 68 86 pour l’éleveur et son entourage. L’assistante sociale peut également intervenir en soutien auprès de la famille (conjointe et enfants), car il arrive souvent que le stress de l’éleveur connaisse des retentissements sur ses proches.

L’équilibre pastoral est en danger

« C’est tout le système pastoral qui est remis en cause. Alors même qu’il contribue positivement à la préservation de la biodiversité, à l’entretien de nos paysages et de la diminution des avalanches dans nos stations de ski et des incendies en région méditerranéenne… » rappelle Pierre Yves Bonnivard – USAPR

« L’Impact sur le bien-être animal est sans précédent : des brebis tuées, blessées, agonisantes, des jeunes mères éventrées, des agneaux orphelins, des troupeaux stressés… La cohabitation avec le loup exigerait que nos brebis abandonnent les pâtures et la montagne pour se réfugier dans les bâtiments ! Sans compter les conséquences sur les modes de production de qualité : des produits bio, label rouge… que nos éleveurs ne pourront plus proposer aux consommateurs français. C’est une aberration ! » souligne Claude Font.

« Les troupeaux sont décimés, les éleveurs vivent un cauchemar. Le contribuable français finance 25 millions d’euros pour indemniser les brebis tuées et mettre en place des mesures de protection inefficaces. Dans le contexte budgétaire national fragile, ce coût est démentiel et va croître dans les années avenir. Il est impératif que le gouvernement stoppe ce système en nous garantissant zéro attaque » insiste Michèle Boudoin.

 

« Il n’est pas question d’exterminer le loup » rappelle Michèle Boudoin. Plusieurs éleveurs sont venus témoigner. Certains sont confrontés à la prédation et sont victimes d’attaques à répétition depuis plus de 25 ans. L’important aussi pour la FNO, c’est d’être à l’écoute des éleveurs et de libérer la parole…

« La vraie solution est de rééduquer le loup. Il faut que les meutes apprennent à craindre l’homme et les troupeaux. Nous demandons donc l’autorisation d’effectuer des tirs de défense pour chaque éleveur, afin de protéger son troupeau à tout moment, en tous lieux, indépendamment de tout plafond, comme nous a promis le Ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation. Nous ne voulons plus que les éleveurs de brebis et leurs familles soient sacrifiés et continuent à subir les conséquences d’un dossier éminemment politique. »

Pour visionner « Les Morsures Invisibles »

 

Contact presse

Marylène Bezamat

06.03.99.62.07

marylene.bezamat@orange.fr

Dernière minute

Michèle Boudoin, Présidente de la FNO, est intervenue à la première heure ce matin auprès de Stéphane Travert, Ministre de l’Agriculture, pour la filière ovine, lors de son arrivée au Sommet de l’Elevage. Au-delà des différents sujets, Michèle Boudoin a relayé la souffrance et la détresse des éleveurs victimes des prédations. Bien entendu, le dossier Loup dont la FNO fait un sujet primordial depuis plus de 20 ans, mais également l’actualité brûlante des vallées pyrénéennes bloquées et le lâcher de 2 ourses par hélitreuillage. Cette dernière action menée par le Ministère de la Transition ecologique et solidaire est perçue comme une réelle provocation par le monde de l’élevage. En réponse à la demande de la FNO, Stéphane Travert a répondu lors de son passage au stand ovin qu’un rendez-vous sera pris la semaine prochaine en sa présence avec la FNO et M De Rugy, Ministre de la Transition écologique et solidaire.

Vidéo « La Montagne » – 5 Octobre 2018