Le pastoralisme en danger
Dossier d’information
Que ce soit dans les Alpes, les Vosges, le Jura, les Pyrénées, les Cévennes, la Provence, les Causses…, le pastoralisme, mode d’élevage extensif par excellence depuis des millénaires, façonne les paysages, mais aussi l’organisation économique et sociale de ces territoires.
Considéré d’intérêt général par le Code Rural, le pastoralisme se caractérise par la diversité des systèmes d’élevage (brebis, vaches, chèvres et chevaux), par la qualité des produits qui en sont issus (viande et lait, produits sous signe de qualité, circuits courts), par la capacité à générer de l’attractivité pour les territoires (tourisme, emploi…), et par l’étendue des milieux naturels pâturés (alpages, estives et parcours). Ces écosystèmes sont en grande partie des espaces protégés : parcs nationaux, parcs naturels régionaux, zone Natura 2000…
Cet équilibre fragile et subtil entre l’Homme, ses troupeaux et la nature se trouve remis en cause par le retour des grands prédateurs. Dans les années 1980, les lynx réapparaissent dans le nord des Alpes. Ensuite les années 1990 marquent à la fois le retour des loups dans le parc du Mercantour et la réintroduction des ours dans les Pyrénées. Et dernièrement, des attaques de vautours sur les animaux vivants sont aussi constatées, alors qu’ils étaient jusque là considérés comme nécrophages. L’expansion des grands prédateurs sur ces territoires fragilise le pastoralisme en alourdissant la charge de travail des éleveurs, en affectant leur dynamisme et leur santé, en entamant la rentabilité de leur activité par de nouveaux surcoûts, en détruisant l’harmonie de la montagne et en générant des conflits d’intérêt.