La Fédération Nationale Ovine (FNO) alerte sur une décision particulièrement préoccupante concernant la gestion du plafond national de prélèvements de loups. Deux loups, l’un dans la Drôme, l’autre dans le Var, ont été déduits du quota annuel alors même qu’aucune dépouille n’a été retrouvée par les services de l’Office Français de la Biodiversité (OFB) à l’issue de tirs de défense.
Cette prise en compte, en l’absence de preuve matérielle, porte officiellement le nombre de loups « prélevés » à 185 sur les 192 autorisés pour l’année, sans confirmation de mortalité.
Une méthode contestée et sans fondement vérifiable
La FNO conteste avec la plus grande fermeté cette méthode de calcul, qui ne repose sur aucun élément tangible.
Des précédents attestent d’ailleurs des risques d’erreur : dans le département de la Saône-et-Loire, un loup blessé puis considéré comme prélevé avait été retiré du plafond. Or, l’animal est réapparu plusieurs semaines plus tard et a provoqué de nombreux dégâts sur les troupeaux environnants.
Cet exemple montre que l’absence de preuve de mortalité peut conduire à des décisions inexactes, avec des conséquences directes pour les éleveurs et la gestion de la prédation. Procéder à une réduction du plafond sans preuve formelle constitue donc une décision arbitraire, susceptible de fausser le suivi national de l’espèce et de fragiliser la politique de gestion actuellement en place.
Une asymétrie inacceptable pour les éleveurs
À l’inverse, les éleveurs se voient appliquer une règle stricte : une brebis disparue n’est jamais comptabilisée tant que la carcasse n’est pas retrouvée. Cette asymétrie de traitement entre les exigences imposées aux éleveurs et celles appliquées au suivi du loup est jugée inacceptable par la FNO.
La Fédération exige une règle simple, lisible et cohérente : sans cadavre de loup, aucun décompte ne doit être retenu.
Un impact direct sur la protection des troupeaux
La réduction artificielle du plafond de prélèvements prive les éleveurs d’un outil essentiel de protection des troupeaux, dans un contexte marqué par :
• une hausse continue des attaques,
• une tension psychologique croissante dans les territoires touchés par la prédation,
• l’abandon progressif de l’activité dans certaines zones de montagne ou d’élevage extensif.
Une telle décision va à rebours de l’intérêt général et fragilise l’équilibre économique, social et humain de nombreux territoires ruraux.
Claude Font, éleveur et responsable du dossier prédation pour la FNO, réagit avec force : « Décider qu’un loup est abattu sans aucune preuve, c’est jouer avec nos vies professionnelles et avec l’avenir de l’élevage. Sur nos fermes, tout doit être prouvé, justifié, constaté. Pourquoi cela ne vaudrait-il pas aussi pour le suivi du loup ? Sans carcasse, il n’y a pas de certitude. Et sans certitude, réduire le plafond revient à priver les éleveurs de moyens de défense face aux attaques. Nous demandons simplement de la logique, de l’équité et du respect pour ceux qui vivent chaque jour avec la prédation. »
Un appel à la responsabilité et à la transparence
La FNO appelle les services de l’État et l’ensemble des élus à corriger sans délai cette dérive et à garantir une politique de maîtrise du loup fondée sur des faits vérifiés, une transparence totale et un sens élevé des responsabilités publiques.
Protéger les troupeaux et assurer la sécurité des éleveurs constitue un impératif national pour la survie de l’élevage ovin français et la vitalité des territoires.
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